Je cuisine beaucoup alors quand j’ai appris et compris que tout le matériel utilisé en cuisine pouvait être toxique, cela m’a fait un peu peur ! J’accorde une grande importance à ma santé, en prendre soin mais aussi, vous le savez, à l’impact écologique de mes comportements. Si les initiatives individuelles sont très insuffisantes pour faire bouger les choses à l’échelle planétaire, limiter les produits toxiques pour soi et pour les personnes qui partagent notre vie est une démarche importante selon moi. Tout changer n’est pas facile et surtout pas forcément nécessaire. On ne peut pas être sur tous les fronts d’autant que cela demande du temps et de l’énergie, sans parler de l’aspect financier, c’est pourquoi l’idée de cet article n’est pas de vous culpabiliser, de vous dire quoi faire ou de vous juger. Si vous ne pouvez pas faire autrement que ce que vous faites actuellement, faites de votre mieux et c’est déjà très bien !
Les matières évoquées dans cet article se retrouve dans d’autres produits du quotidien que je n’évoquerais pas (cosmétiques, alimentation, médicaments…) mais que je pourrais aborder si vous le souhaitez dans un prochain article. On peut se retrouver avec un cocktail explosif puisque notre utilisation prolongée de ces différentes matières met à mal notre santé et l’environnement. Je m’arrête la pour l’introduction parce qu’on a du pain sur la planche !
Les ustensiles et moules en silicone
Depuis de nombreuses années, les ustensiles (fouets, spatules…), mais surtout les moules, en silicone sont beaucoup vendus : ils sont peu onéreux et facile d’utilisation (qualité antiadhésive). Or, beaucoup sont de mauvaise qualité et peuvent être toxiques utilisés à chaud. C’est le silicone peroxydé (vendu moins cher) qui est le plus nocif puisqu’il migre dans les aliments à partir de 160°C alors que celui en platinium, de meilleur qualité, supporte des températures allant jusqu’à 250 à 300°C. Le premier blanchit lorsque vous le pincez et sent le plastique à la différence du second.
Impacts sur l’environnement et sur la santé :
- Provient de la pétrochimie (pollution, ressources non renouvelable)
- Il n’est pas recyclable
- Le peroxyde migre dans les aliments que vous allez ensuite ingérer
Où il est présent :
- Les maryses
- Moules de tout type : à tarte, à muffins, à cannelés…
- Spatules et fouets
- Plaque de cuisson
- Boules/filtres à thé

Les alternatives :
- Ustensiles en inox
- Privilégier les moules en verre, en inox ou en céramique avec émail non toxique
- Utiliser des caissettes en papier non toxiques pour les muffins et du papier sulfurisé sur vos plaques de cuisson
- Conserver vos moules en silicone pour les préparations froides ou DIY (bombes de bain, bougies, savons solides…), tout comme les maryses (bien pratiques !) pour racler vos préparations froides
- Privilégier les boules à thé en inox
Les boîtes et ustensiles en plastique
Comme le plastique peut s’avérer fantastique (léger, faible coût…), il s’est immiscé comme vous le savez dans tous les pans de notre vie. Le problème c’est qu’il n’est ni écologique ni bon pour notre santé. Tout comme le silicone, on sait que certains plastiques migrent dans les aliments que nous consommons mais vont aussi se désintégrer en microparticules dans la nature, vont être à l’origine de pollution atmosphérique lorsqu’il est brûlé, envoyé dans des pays loin de chez nous pour être a priori recyclé etc.
Impacts sur l’environnement et sur la santé :
- Provient de la pétrochimie ou du charbon
- Production énergivore et gourmande en eau
- Pollution des sols, de l’air et de l’eau lorsqu’il est rejeté dans la nature, lors du recyclage (incinération, décharge) et impact sur les écosystèmes (plastique ingéré par les animaux notamment)
- Les différents plastiques sont accusés de provoquer des irritations respiratoires, cutanées, des réactions allergiques, peuvent être perturbateurs endocriniens, avoir des impacts neurologiques, sur le foie, les reins, l’estomac
- Seulement 2 types de plastique peuvent être recyclés (PET et PE-HD en France)

Où il est présent :
- Sacs pour emballer les fruits et légumes
- Barquettes de fruits et emballages alimentaires
- Boîtes à restes et lunchbox
- Les spatules
- Les verres, bols et assiettes (souvent pour les petits choux 😉)
- Bouteilles
- Film alimentaire
- Passoire, essoreuse à salade…
- Bouilloire, mixeur, robots, cuit-vapeur…
Les alternatives :
- Utiliser des sacs à vrac, des sacs récupérés en tissus/tote-bag ou en papier pour ses fruits et légumes et les autres aliments achetés en vrac lorsque cela est possible (légumineuses, céréales…)
- Pour les petits fruits « fragiles » vendus habituellement en barquette, vous pouvez les acheter en plus grande quantité surgelés (certes, dans un sac en plastique !) ou aller les cueillir (dans la nature, dans votre jardin, dans une cueillette…)
- Privilégier les aliments vendus dans du verre, du papier…
- Utiliser des boîtes en verre (les miennes passent aussi au four donc gain de place, de lavage, d’argent…) achetées ou récupérées (bocaux de cornichons, raviolis, confiture…) pour mettre vos restes ou votre repas à emporter
- Garder vos boîtes en plastique pour mettre des produits secs ou froids ou comme rangement pour objets non alimentaires
- Si vous opter pour du plastique pour votre lunch-box (plus léger, on ne va pas se le cacher !), optez pour des matières avec le moins de matières problématiques possible
- Remplacez vos spatules en plastiques pour celles en inox ou en bois
- Acheter les couverts, assiettes et verres de vos pitchounes avec le moins de matières problématiques possible (attention aux matières dites écolo type bambou dans lequel du vernis ou d’autres composants toxiques sont ajoutés)
- Limiter voire éliminer votre consommation de bouteilles plastiques : boire l’eau du robinet si possible, acheter des sodas et jus dans des bouteilles en verre ou faire soi-même ses boissons
- Troquer le film plastique en emballant vos aliments dans des boîtes en verre (ou en plastique si vous ne chauffez pas l’aliment), dans un torchon…
- Vérifier la composition des plastiques présents dans vos électroménagers, choisir une bouilloire avec verseuse en verre ou en inox. Le cuit-vapeur se remplace par un panier vapeur à ajouter dans une casserole ou marmite, ou pourquoi pas par une cocotte-minute
Le papier cuisson et moules jetables en papier (caissettes)
Le papier cuisson est traité chimiquement (il n’est pas blanc et antiadhésif par hasard !) et ces substances ont sûrement un impact sur l’environnement lors de leur destruction ainsi qu’une toxicité lors de la cuisson. Or, je n’ai trouvé aucune source fiable à ce jour pour le démontrer. Seul existe des alternatives sans chlore ce qui m’amène à penser que le papier « blanc » ne doit pas être anodin. J’ajouterai une source dès que j’en trouverai une et vous invite à faire preuve de prudence.

Les alternatives :
- Rien ! Testez de huiler et fariner votre plaque (ce n’est pas probant chez moi) si besoin ou laisser votre produit tel quel (s’il est sec comme du pain à faire griller par exemple)
- Utiliser du papier cuisson et des moules en papier (muffins) en papier non traité (sans chlore…)
- Utiliser des moules à tartes, des plats à gratin : notamment pour ses biscuits en huilant et farinant le plat
Les emballages, contenants et ustensiles de cuisson en aluminium
Dans les médias, je trouve que l’on parle beaucoup du plastique mais assez peu de l’aluminium, sauf pour les vaccins. J’ai moi-même appris que cela était dangereux il y a quelques années, lorsque quelqu’un m’en a parlé à propos des papillotes de poissons ou de légumes cuits au four ou au barbecue.
Impacts sur l’environnement et sur la santé :
- Impact sur le système pulmonaire et nerveux
- Accumulation dans le cerveau, les tissus osseux et les muqueuses intestinales
- Pollution des eaux et des sols lors de l’extraction de la matière à partir de laquelle est produite l’aluminium
- Quantité importante d’énergie nécessaire à sa fabrication
- La bauxite à partir duquel il est fabriqué est une ressource épuisable

Où il est présent :
- Les poêles et casseroles
- Les ustensiles de cuisine
- Les dosettes individuelles de café (pour machines)
- Les canettes et conserves en boîte
- Le papier aluminium utilisé pour la cuisson (papillotes) ou emballer les aliments
- L’alimentation (colorant, antiagglomérant…)
Les alternatives :
- Troquer vos casseroles et poêle en aluminium contre une alternative plus saine comme l’inox et la fonte (moins cher de seconde main, donné ou jetés par vos voisins, en soldes…)
- Faire attention à la qualité de vos ustensiles de cuisine : l’inox est une bonne alternative qui dure toute la vie
- Préférer le café en vrac (à moudre ou moulu) ou investir dans des capsules réutilisables
- Préférer les conserves et bouteilles en verre plutôt qu’en aluminium ou en Tetra Pak (qui contient une feuille d’aluminium), à défaut, respecter les dates limites d’utilisation conseillé
- Cuire dans une cocotte qui passe au four pour un effet « papillote », utiliser du bon papier sulfurisé (sans chlore…)
- Emballer vos plats dans une boîte de conservation (en verre idéalement)
Les revêtements en Téflon
Ce célèbre revêtement anti-adhésif est peu cher et pratique mais toxique et fragile. Qui n’a pas (ou n’a pas eu) dans sa cuisine une casserole un peu rayé à changer ? La problématique concerne le Téflon en lui-même (PTFE) ainsi que la colle qui permet son adhérence sur l’outil (PFOA).

Impacts sur l’environnement et sur la santé :
- Les vapeurs du PTFE sont toxiques si inhalés (réaction à partir de 350 °C)
- Le PFOA peut reste longtemps dans l’environnement et dans le corps humain ça peu biodégradable
- Le PFOA a été confirmé comme cancérogène chez les rats mais nous n’en savons rien encore pour l’humain·e
- Non recyclable
Où il est présent :
- Casseroles
- Poêles
- Moules à tarte, à muffins…
- Cuve de cuiseur à riz, machines à pain…
Les alternatives :
- Préférer les poêles en fonte (attention à celles dont l’émail peut être toxique) et les casseroles en inox
- Préférer les moules en verre, en céramique (avec revêtement non toxique), les caissettes en papier non toxiques pour les muffins…
- Faire cuire son riz autrement ou prendre grand soin de sa cuve (pas d’éponge abrasive, de cuillère en métal…)
- Faire son pain à la main ou à l’aide d’un robot pétrisseur
Conclusion
Pour conclure, je précise que cet article n’a pas pour but de vous faire dépenser des milles et des cents et de vous faire changer toute votre cuisine du jour au lendemain. J’utilise moi-même quelques astuces avant de tout renouveler (par exemple je me suis passé de poêle pendant un temps) et achète encore des aliments emballés dans du plastique (et pour lequel je ne trouve pas d’alternative comme le tofu aromatisé par exemple). Il y a également certains ustensiles, quand ils sont de bonnes qualités, à ne pas forcément diaboliser : je pense au pinceau en poils de silicone très utile et qui peut durer longtemps si on en prends soin.
Enfin, n’oubliez pas la bonne vieille méthode de l’achat d’occasion (recycleries, brocantes, sites d’annonces…), du don (applications, vos proches…) mais aussi profitez des soldes ou des fins de série pour les « gros » achats. Cela peut prendre du temps mais la meilleure méthode sera de toute façon la vôtre, celle qui ne vous mettra pas la pression, qui vous épanouira et sera en accord avec vos valeurs. Sur cette longue conclusion, je vous laisse avec quelques ressources et vous remercie pour votre lecture !
Sources :
- Livre 21 éco-défis pour prendre soin de soi et de la planète de Natasha Tourabi
- Vous êtes fous de manger ça de Christophe Brusset
- Sur l’épuisement de l’aluminium: https://www.consoglobe.com/fin-aluminim-extinction-ressource-naturelle-cg
- Bonus sur l’aluminium (avec une liste des composants pouvant être présent dans les cosmétiques) : https://ansm.sante.fr/var/ansm_site/storage/original/application/ad548a50ee74cc320c788ce8d11ba373.pdf
- Sur le plastique : http://www.generationscobayes.org/nos-actus/limpact-sanitaire-du-plastique et https://echosverts.com/2015/04/10/pourquoi-et-comment-eviter-le-plastique-en-cuisine/
- http://www.cleacuisine.fr/autres/peut-on-cuisiner-sainement/
Merci pour cet article, bien qu’un peu déprimant xD
C’est très intéressant de nous proposer des alternatives, au moins on peut remplacer peu à peu nos ustensiles 😀
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Je confirme, ce n’est pas très heureux quand on découvre l’ampleur du truc 😅
Une fois qu’on sait ce qu’on veut changer, le mieux c’est de rester à l’affut quand on va en recycleries, brocantes ou sur des sites de ventes privées ou de soldes, comme ça on en profite ! J’ai moi-même récupéré pas mal de choses aussi par mon entourage 😉
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