Avant la lecture de cette article, si vous ne savez pas tout à fait en quoi consiste le véganisme, le végétarisme ou le végétalisme, je vous conseille de faire un tour sur mon article introductif explicatif. Dans cet article, je partage quelques astuces pour les VG débutants (comprendre : les personnes qui commencent à adopter un mode de vie végétarien ou végane au sens large). C’est grâce à mon expérience et aux informations qui m’ont manqué à l’époque que j’ai pu réunir tous ces conseils, que j’aurais aimé avoir durant ma « transition ». Cet article peut vous paraître long (et il l’est) mais c’est surtout parce que je papote beaucoup, rassurez-vous les astuces sont fastoches et simples. N’hésitez pas tout de même à me donner vos retours !
Alimentation
- Apprendre à cuisiner végé progressivement et sans se mettre la pression : changer son mode de vie et plus particulièrement son alimentation n’est pas évident. Vos premiers plats ne seront sans doute pas les plus goûtus mais tout s’apprend ! D’autant plus si vous n’avez pas l’habitude de cuisiner.
- Faire des recettes simples : vous pouvez tout à fait vous lancer dans des recettes en 3 parties, avec des ingrédients que vous ne connaissez pas ou dont vous ne maîtriser pas la cuisson mais cela peut être vite décourageant si vous les ratez. La cuisine végéta*ienne n’est pas plus compliquée qu’une autre, il faut donc l’apprivoiser ! Vous trouverez beaucoup de recettes faciles et avec des ingrédients simples sur les chaînes Youtube Eva les petits plats et La Petite Okara.

- Ne pas se priver/se faire plaisir : parce que renoncer à cuisiner des produits d’origine animale peut être difficile pour certains, n’hésitez pas à essayer de retrouver les goûts que vous aimiez (des algues pour le côté marin, du tofu fumé pour la viande…). Si vous n’êtes pas encore un chef cuisto végé, pas de soucis, de nombreux restaurants véganes existent en France (surtout localisés dans certaines grandes villes, c’est vrai) ou des alternatives achetables sur des boutiques en ligne. Mettre de côté une partie des ingrédients constituants son alimentation signifie qu’il en reste une autres partie ! Il ne faut pas la négliger si vous en avez envie.
- Se renseigner un minimum sur les ingrédients à valoriser dans son assiette : de très bons conseils sont dispensés par Ophélie Véron dans son livre Planète Végane dont je vous parlais dans un précédent article. Vous ne pouvez par exemple pas faire l’impasse sur la vitamine B12. Je ne suis pas moi-même une fan des médicaments et compléments alimentaires mais je dois avouer que j’ai changé un peu d’avis avec la B12 (qui me permet d’être végane à 100%) et la vitamine D (l’ensoleillement européen ne nous permettant pas d’en recevoir de manière suffisante en hiver, le complément vous permettra notamment de bien assimiler votre calcium !). Les prendre peut vous paraître « peu naturel » mais utiliser un téléphone ou manger de la viande stockée dans une barquette ne l’est pas beaucoup plus ! Vous trouverez ici un article complet sur le sujet. Je pense que nous devrions tous faire cette démarche, même sans être végé car de nombreuses personnes s’alimentent mal (sans le savoir ni le vouloir) et ont des carences.
- Manger varié et écouter son corps : les produits d’origine animale peuvent être très caloriques. Votre assiette 100% ou 50% végétale l’est souvent moins si vous gardez les mêmes quantités. Sans compter ses calories, si vous sentez que vous avez faim rapidement après le repas, n’hésitez pas à manger plus ou choisir des aliments plus riches. Un bloc de tofu avec des haricots verts, c’est beaucoup moins nourrissant qu’un steak et des haricots. Par contre, avec une céréale en plus, tout va mieux !

- Slow down, votre intestin n’est pas un tube de PVC : devenir rapidement végéta*ien risque d’être difficilement supportable dans les premiers temps pour votre système digestif. On ne le dit pas toujours mais votre corps a besoin de temps pour s’adapter à ces changements, surtout si l’alimentation végétale est très éloignée de vos habitudes. Si vous le pouvez, faites les choses en douceur, intégrez progressivement vos nouveaux aliments sans vous ruer sur des poignées d’oléagineux et un 1/2 kg de fruits au goûter. C’est un peu comme quand on mange épicé souvent alors qu’on ne le faisait jamais avant. Eh beh le bidou il aime pas trop ! Douleurs de ventre et surprises aux toilettes vous trouverez !
- Ne pas vous obliger à manger du soja « parce que les végé en mangent » : non un végéta*ien ne mange pas forcément de soja ou de tofu (valable aussi pour le tempeh et le seitan). Même si il est vrai que c’est très bon (au goût et nutritionnellement parlant), s’en passer ne va ni vous provoquer des carences ni vous enlever votre étiquette de végé !
- Être curieux : si vous savez cuisiner (ou pas), n’hésitez pas à aller vers ce que vous ne connaissez pas et qui vous fait envie. Profiter de ce nouveau départ alimentaire pour tester de nouvelles saveurs et textures va être très riche ! Vous pouvez par exemple tester les similis carnés (il sont meilleurs en magasin bio), les tofu cuisinés, des céréales que vous n’avez jamais mangé ou cuisiné (millet, boulgour, riz complet…)… La cuisine française met de côté (ou plutôt ne prend pas en compte) beaucoup de légumes, légumineuses et oléagineux et les découvrir vous permettra de varier d’autant plus vos assiettes.
Habillement et linge
- Ne pas forcément renouveler toute sa garde-robe : vous pouvez tout à fait être VG tout en continuant à porter vos chaussures en cuir (à moins que cela ne vous dégoûte), pourquoi ? Parce que les jeter pour en racheter des nouvelles (véganes cette fois) n’a que peu d’intérêt. Vous les avez, elles sont là, autant les « terminer » non ? Cela vous coûtera moins cher de renouveler votre garde-robe et votre linge de maison petit à petit plutôt que de tout changer d’un coup. En plus, ce sera beaucoup plus responsable écologiquement parlant. Si vous ne pouvez plus voir en peinture votre col de manteau en fourrure, donnez ou vendez votre manteau, ne le jetez pas ! Pour le rachat, pensez à l’occasion !
- Acheter moins mais mieux ou faire de son mieux : parce que l’éthique (végane, fabriqué en Europe, matériaux labélisés…) coûte plus cher que le reste, acheter en plus petite quantité s’annonce comme une nécessité (à moins que votre budget vous le permette). Nos salaires ne permettent pas toujours de s’offrir ne serait-ce qu’une paire de chaussures, un vêtement ou autre sac à main éthique, mon conseil est de faire au mieux. Si vous ne pouvez pas, vous ne pouvez pas ! Le véganisme c’est aussi (surtout) faire autant que faire se peut et si vous avez besoin de renouveler quelque chose, faite-le, même si vous doutez de la composition de ce t-shirt qu’on vous a donné ou de ces chaussures à bas prix. L’occasion, le recyclage ou l’échange peut aussi être de bon moyen pour faire quelques économies sans pour autant avoir de la piètre qualité. J’en profite aussi pour dire que sur le marché de « l’occasion »/revente, il y a également de nombreux articles neufs, encore emballés. Cela peut convaincre ceux qui auraient du mal avec l’occasion 🙃.
Cosmétiques et produits ménagers
- Bio n’est pas végane : un produit cosmétique ou ménager dit « bon pour la planète » ou « respectueux de l’environnement » ne l’est pas forcément ou en tous cas dans une certaine mesure. Je me méfie énormément de ce type d’argument marketing et vous invite à vous renseigner régulièrement car les marques changent et peuvent se mettre à tester sur les animaux ou changer leur composition un peu du jour au lendemain. Il existe des labels mais aussi des sites ou boutiques physiques ne vendant que des produits véganes. Aussi, si vous n’avez pas envie de vous prendre la tête, vous pouvez toujours aller à l’essentiel et privilégié des basiques : pour le ménage des produits bruts comme bicarbonate, le vinaigre blanc ou le savon de Marseille (mais attention à la composition tout de même). Pour les cosmétiques, les huiles végétales, huiles essentielles et autres savons véganes pourront largement suffire. Concernant le maquillage, j’en utilise peu mais suivre les labels me paraît plutôt sûr. Vous trouverez une liste de cosmétiques 100% cruelty free sur le blog de Gala et une autre de marques non testées sur les animaux et véganes sur celui de Lucile.
En Société
- Respirer un bon coup : quand on va vous parler du cri de la carotte, des carences et j’en passe, respirer pour ne pas craquer. Vous avez aussi pu dire des bêtises quand vous ne connaissiez pas. Respirer deux fois plus face aux moqueries, si il le faut !
- Se renseigner, connaître son sujet : on vous en posera des questions à table, chez des amis ou chez le médecin, alors mieux vaut connaitre son sujet. Pour être informé soi-même déjà et faire les choses correctement et avec cohérence, mais aussi pour contrer l’ignorance d’autrui. Il n’y a aucun jugement de ma part en écrivant cela car nous sommes peu informé sur le véganisme en général (bien au contraire), c’est tout à fait normal. Alors savoir répondre aux questions liées aux carences ou à la sensibilité des animaux peut non seulement vous aider mais aussi informer et soutenir la cause ! Encore une fois, le livre Planète Végane vous aidera sur ce point.

- Ne pas rester seul : bien qu’ayant aucun ami ou membre de ma famille végane, j’ai toujours eu beaucoup de chance car la plupart des personnes autour de moi sont respectueuses de mon mode de vie voire sont végétariens ou s’y intéresse sérieusement. Cependant, je sais qu’il peut y avoir des moments où on se sent seul lorsque nous avons autour de nous des personnes qui se moquent, refusent notre mode de vie (je pense aux adolescents notamment) ou ne le comprennent pas. Si on ne tombe pas facilement sur des végé en se promenant dans la rue, sachez que ces personnes existent sur internet et peuvent être un soutien intéressant. Sur les blogs, les forums, les groupes FB, les associations… Echanger et voir que nous sommes nombreux aide à continuer ce combat pour les animaux et la nature. Cela m’aide personnellement beaucoup, même si je suis quelqu’un de plutôt optimiste de prime abord, les repas non végé, le traitement médiatique du véganisme ou les chiffres concernant le nombre d’animaux massacrés peuvent très facilement me mettre le moral dans les chaussettes (malgré tout l’amour que j’ai pour mes chaussettes !).
- Être à l’écoute et ne pas minimiser son impact auprès des autres : être un végé, auprès des autres, ce n’est pas rien. Certes, cela va vous exposer. Si on ne remarquera pas forcément que vos chaussures ne sont pas en cuir, refuser d’aller à une sortie zoo ou manger auprès de non végé peut être compliqué à gérer. On vous posera des questions, parfois indiscrètes, qui impliquera de se justifier. Quand vous le sentez et en avez envie, n’hésitez pas à répondre aux questions avec autant de bienveillance que celle qui vous sera renvoyée. La curiosité des autres leur permettra de voir que le mode de vie végé est accessible et épanouissant. Vivre ses convictions à fond peut être étonnant pour bon nombre mais il peut s’avérer porteur de vocations. Par exemple, je ne suis pas certaine que mon chéri serait passé aussi vite au végétarisme si on ne s’était pas rencontré (il faut dire que la nourriture compte beaucoup dans nos vies 😁) ou que ma mère ferait autant de gâteaux véganes si je ne venais pas manger chez elle. Les idées font leur petit chemin dans la tête de votre entourage et prendront peut-être celui de la véganie un jour ! Evidemment, dans les cas où vous n’avez pas envie de répondre (je trouve que c’est particulièrement délicat au travail ou quand on ne connait que peu les personnes en face de nous), ne vous forcez pas.
Les sorties
- Se renseigner au préalable sur les lieux où manger : que ce soit en journée, le soir ou en voyage, je vous conseille fortement de vous renseigner sur les diverses possibilités pour manger sur le lieu où vous allez aller. Même si vous n’avez pas prévu d’aller au restaurant ou de manger sur place, l’imprévu peut vous mettre dans l’embarras, surtout si vous êtes avec d’autres personnes non VG et que vous êtes pressé par le temps. Pour ce faire, vous pouvez faire une petite recherche au préalable en allant sur les sites VegOresto ou HappyCow ou tout simplement en utilisant un moteur de recherche (Ecosia ou Lilo 😉). Si il n’y a pas de restaurants végétariens ou végétaliens, pas de panique. Vous trouverez surement un petit supermarché pour acheter quelques vivres ou un restaurant VG friendly qui adaptera un plat sur demande (les pizzerias sont les plus « cool » par rapport à ça mais il y a aussi les restaurants indiens qui proposent des options au moins végétariennes).
- Prévoir des en-cas pour vos sorties : un peu comme pour les restaurants, que vous ayez prévu ou pas à l’avance de vous promener toute la journée, avoir un (ou quelques) en-cas sur vous peut vous sauver la mise. Quand vos amis se seront tous offert une crêpe mais que rien ne sera végane (ou végétarien), vous serez bien content d’avoir vos biscuits, fruits ou oléagineux dans votre sac ! Même si, on est d’accord, la crêpe vous fera surement autant envie que vos amis 😉
- Choisir des alternatives sans animaux pour vos sorties culturelles et de loisirs : inutile de se passer des cirques puisqu’il en existe sans animaux (le Cirque du Soleil par exemple) ! Si vous souhaitez être en contact d’animaux ou emmener vos enfants en voir, renseignez-vous sur les refuges et associations autour de chez vous qui vous permettent de découvrir les animaux dont ils s’occupent, apprendre à les connaître et améliorer leur quotidien (je pense par exemple aux associations Groin Groin et Altervita qui réalisent des portes ouvertes). Il y a également tous les parcs et zones naturels dans lesquels vous pourrez découvrir la faune et la flore en toutes saisons. Attention cependant à ne pas les déranger !
J’espère de tout coeur que cet article vous aura plu. Si vous avez d’autres conseils à donner, n’hésitez pas à les partager en commentaires. Si vous n’êtes pas d’accord avec les miens, on peut aussi en discuter !
De très chouettes conseils ! De mon côté c’est la lecture de Planète végane qui a été le déclic final dont j’avais besoin pour arrêter complètement produits laitiers et oeufs (je l’étais déjà chez moi), on y trouve de précieuses pistes je trouve. Je pense que tu as vraiment synthétisé l’essentiel 🙂
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Ton commentaire me va droit au coeur ! Cet article était important pour moi mais j’avais un peu peur qu’il soit mal perçu. Comme toi, j’adore Planète Végane (j’en met une tartine dans l’article donc ce n’est pas un scoop !), Ophélie explique clairement, simplement et avec bienveillance le véganisme, c’est pourquoi je pense qu’il peut parler à tous. Pas de végane police ! C’est trop chouette que tu sois passé du côté végane de la force 💪
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